Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes révèle curiosités et petits trésors cachés (La Voix du Nord)
PUBLIÉ LE 15/03/2016
La nouvelle exposition qui sera inaugurée samedi met en lumière objets, peintures, sculptures dons de particuliers ou d’institutions depuis l’ouverture du musée, en 1909. Certaines pièces sont surprenantes, beaucoup sont touchantes. Toutes ont une histoire qui croise celle de la ville. Visite en avant-première.
« La main de Léonie Patoux » tenant un oiseau, par Carpeaux
Le poignard offert à Carpeaux par Abdelkader.
Félix Auvray, Portrait de Henri Bougenier - Photo C. Chavan
Henri Le Sidaner, Chemin du canal à Gravelines - Photo T. Le Mage
Joseph Farington, « Vue de l'inondation de Valenciennes au cours du siège de 1793 ». Photo R.-G. Ojéda
Après la grande et belle exposition « Rêveries italienne » qui a signé la réouverture du musée, place à une nouvelle facette de celui-ci avec « Curiosités partagées ! Petite histoire d’une collection… », à compter du samedi 19. « Nous avons souhaité faire découvrir le musée autrement, retracer l’histoire des collections depuis 1909 à travers des objets, des œuvres qui ont été offerts depuis cette date », résume Vincent Hadot, conservateur du musée des Beaux-Arts. Derrière chacune de ses pièces c’est une « histoire très humaine » qui est apparue à l’équipe du musée. « Nous avons fait le choix d’une lecture de l’exposition pour les adultes et d’une autre pour les enfants », ajoute Vincent Hadot. Pour le coup, cette exposition temporaire est l’occasion pour un large public de découvrir le musée autrement. La ville et son histoire également.
Pour mettre en place l’exposition, l’équipe du musée a donc puisé dans les six réserves bien remplies du site. « Certaines pièces ne peuvent être exposées car leur état de conservation ne le permet pas. D’autres n’ont pas été retenues car elles feraient doublon », explique Vincent Hadot. Mais de belles trouvailles ont été remontées, offertes par des donateurs. «Cette exposition est l’occasion de les remercier ».
Dès l’entrée de l’exposition se révèlent de bien jolies pièces : L’Alsacienne des Tuileries, offerte en 1916 par un ancien maire de Fresnes-sur-Escaut ; les outils de Carpeaux, « la main de Léonie Patoux tenant un oiseau », notamment. Plus loin, une sculpture de Lucien Brasseur, simple mais très touchante de « L’instituteur Legrand » fusillé par les Allemands pendant la guerre.
Un cabinet des curiosités offre ensuite de belles surprises : la copie du plus célèbre tableau du monde par un peintre de l’école flamande ; une micromosaïque de verre, le dernier don fait au musée, un dessin de Delmarle, « Le Tué »… Et tout un tas d’objets hétéroclites que l’on n’attendait pas forcément dans un musée des beaux-arts, des « bizarreries » qui ne manquent pas de charme et ont une histoire : les chaussures de La Clairon, célèbre actrice condéenne, un jeu d’échec chinois, le violon de Charles Carpeaux, aussi dont le frère a réalisé un buste avec ledit instrument ; buste présenté dans la galerie centrale du musée. «C’est la fille de Carpeaux qui nous a fait don de ce violon, comme du poignard que nous n’aurions jamais montré sans cette exposition », poursuit Vincent Hadot. Le poignard ? Celui d’Abdlkader ! Le sculpteur valenciennois a réalisé « La soumission d’Abdelkader », l’émir algérien lui offrant ensuite son poignard en remerciement. Carpeaux en était d’ailleurs très fier. Un objet touchant, donc, parmi d’autres, comme cette tête du fronton de l’hôtel de ville de Valenciennes détruit en 1940, qui avait été « sauvée » des décombres par un particulier et fait, tout particulièrement, partie de l’histoire de Valenciennes.
Ouverture de l’exposition le samedi 19 ; visites guidées pour les individuels chaque dimanche à 15 h 30 ; nombreuses conférences « Parcours en terre insolite », le samedi à 16 h ; conférence avec les Amis du musée le jeudi, à 10 h 15 et 18 h 15…
Renseignements : www.valenciennes.fr
Les prochains rendez-vous du musée
– La cinquième « Nuit du modèle », le 28 avril, de 19 h à 22 h
– Les rencontres musicologiques les 12, 13 et 14 mai dans le cadre du festival Embar(o)quement immédiat, avec Harmonia Sacra.
– La Nuit des musées, le 21 mai, de 20 h à minuit.