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Amis du Musée de Valenciennes
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Amis du Musée de Valenciennes
21 mars 2016

640566

[ANNIVERSAIRE / CURIOSITES PARTAGEES]
640566, ou De l’Hôtel du Commerce à l’ « Hôtel des haricots »

Il y a 111 ans, le 23 mars, un jeune homme sec, au teint jaunâtre, et coiffé d’une casquette, descend du train à Valenciennes, après un voyage éprouvant depuis Salza, petit village reculé des Hautes- Corbières, où il exploite quelques vignes.
Léonce Alquier, dit « Petchili » se présente à la mairie avec un billet portant le numéro 640566, celui du gros lot de la loterie de financement du musée : le gros lot était de 150.000 francs de l’époque, une somme colossale. 
Après avoir vu le numéro de son billet dans la presse, il paie des cigares à ses amis, et fait la fête avec eux. Sur les conseils de l’instituteur, il télégraphie au Maire de Valenciennes pour confirmation. Le Maire lui ayant confirmé le numéro gagnant, Alquier lui demande quelles sont les formalités à remplir. Il reçoit 3 jours plus tard cette réponse de la mairie « Impossible, avons en main le numéro 640566 » : le maire avait reçu dans l’intervalle la veuve Collet, avec un autre billet au même numéro.
Alquier téléphone ensuite à Roché, notaire, qui lui conseille d’aviser le procureur de Valenciennes. Reynaud, lui dit, par téléphone que son billet a son numéro reporté sur la lettre d’envoi, et qu’il n’y aura donc pas de contestation possible… Toutefois, les billets sont arrivés sans cette lettre d’envoi, et l’agence reconnaitra avoir omis d’en garder copie.
A la mairie, il est reçu par Devillers, maire, avec un adjoint, et il s’avère que le billet ne s’adapte pas à la souche conservée à la mairie, de plus un examen à la loupe montre les deux chiffres du milieu grattés et remplacés par un 0 et un 5… Alquier proteste. On lui demande son deuxième billet, mais il l’a brûlé. On lui demande la lettre d’envoi de l’agence Reynaud, il ne l’a plus. Le commissaire de police a assisté à la fin de l’entretien et « a invité ensuite M. Alquier à descendre dans son bureau » où il subit un interrogatoire.
Il ne dormira pas à l’hôtel comme prévu, mais en prison, sous l’inculpation d’escroquerie. Condamné en première instance, le 19 avril, à 5 ans de prison et 50 francs d’amende, Alquier fera appel, et sera condamné à Douai, le 9 mai, à seulement 2 ans avec sursis. Il semble très probable finalement qu’il ait été victime d’une mauvaise blague de ses concitoyens : il va pouvoir regagner Salza, où il sera désormais surnommé « Valenciennes ».

M.G.

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