Musée CRAUK / 11: Le dévouement d'une mère (suite)
[MUSEE CRAUK / 11 : LE DEVOUEMENT D’UNE MERE (SUITE)]
En 1923, Madame Crauk insiste pour que la Colonne de la Victoire puisse être relevée et que la statue y soit réinstallée. La même année, elle accepte de voir une sculpture quitter le musée pour la salle des mariages de la mairie : L’Elégie. Toutefois, elle reste en accord de pensée avec son défunt mari : c’était là une œuvre qu’il n’aimait pas. Fromentin rapporte même qu’il considérait cette statue comme la plus mauvaise qu’il ait faite. Crauk était, en effet, exigeant avec lui-même, comme on l’a vu pour le médaillon de Pillion. De même, peu satisfait de sa statuette de Fénelon, œuvre de jeunesse, faite à 17 ans, il avait obtenu dès 1888 que l’on la lui restitue pour qu’elle « disparaisse du musée », alors qu’il offrait son buste d’Antoine Brasseur. C’était aussi un homme de parole, et quand Layraud lui propose de faire son portrait, il refuse, ayant promis à Carolus-Duran de poser pour lui. Hélas, si ce portrait a existé un jour, il n’a laissé aucune trace. Quant à nous, nous sommes privés d’une œuvre de Layraud.
En 1926, deux nouvelles œuvres parviennent à Valenciennes : Madame Crauk offre le marbre du Baiser de l’amour, et Madame Salles-Eiffel, fille de Gustave Eiffel, celui du Matin, reproduisant ses traits. Cette dernière sculpture existait déjà en plâtre au musée. On la remplace par le marbre, et le plâtre est transféré au théâtre, pour son ornementation : il tombera dans l’incendie de 1940. Quant au Baiser de l’amour, le nouveau don est placé dans la salle de peinture moderne du musée des beaux-arts, le plâtre existant restant au musée Crauk.
M.G.
La Colonne de la Victoire, ou de la Défense, ornée d’une statue de Crauk. Carte postale ancienne, coll. particulière. Si l’arrière-plan est vide, c’est que le cliché date d’avant la construction du musée.
Crauk : Le baiser de l’amour, marbre, Inv. S.90.50