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Amis du Musée de Valenciennes
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Amis du Musée de Valenciennes
22 septembre 2016

Les oeuvres du Musée évacuent en Bretagne

[ANNIVERSAIRE]
13 septembre 1939 : Les œuvres du musée évacuent en Bretagne.
Dès 1938, les événements de septembre avaient fait préparer du matériel d’emballage en cas de dégradation de la situation internationale, et durant l’été 1939, avant même la mobilisation, on procédait à la mise en caisse des oeuvres en vue d’une nouvelle évacuation : les gardiens des différents musées de la ville étaient assistés de deux menuisiers mis à disposition par des entreprises locales. L’évacuation a dès lors pu avoir lieu quelques jours après la mobilisation : le convoi de camions se met en route vers le château de Rosambo, en Bretagne, le 13 septembre. Les oeuvres non retenues pour évacuer sont descendues dans les réserves, et enfin « les grosses pièces de marbre qui ne pouvaient être déplacées ont été maintenues dans le hall central du musée où elles recevront une protection de sacs à terre. »
Le convoi se constituait de deux camions-plateformes Renault et Chevrolet, d’un camion tôlé Chevrolet 3 tonnes (mais chargé de28 caisses, soit 3.4 tonnes !), et d’une voiture pilote, conduite par Charles Marlière. Les deux plateformes étaient réservées aux toiles de grandes dimensions, bâchées ; elles atteignaient la hauteur limite du gabarit des ponts, soit 4 m 10.
Le convoi est rassemblé dès le 12 dans les chantiers de l’entreprise Lefrancq, sous la surveillance d’un piquet militaire, et peut ainsi se mettre en route dès 6 h et demi le matin du mercredi 13. Les vitesses respectives des différents véhicules font que de nombreux arrêts sont nécessaires pour réunir le convoi, de plus, le mauvais état des pneus de l’un des véhicules est cause de soucis.
Tant bien que mal, le convoi parvient à la fin de la journée à Pacy-sur-Eure, et passe la nuit à l’abri dans les « chantiers Dufumier ». 
Le lendemain, le camion subit un déglingage (sic) de sa barre de direction, part au fossé, et se couche sur le bord de la route. Dans un premier temps, Marlière parvient à le faire garder par des soldats cantonnés dans les environs. Faute de pouvoir trouver de véhicule de remplacement, il fait entreposer les 28 caisses à la sous-préfecture d’Argentan. Il avait laissé ses instructions aux autres véhicules pour qu’ils poursuivent leur route sans lui.
Le vendredi 15, le convoi restant parvient au château de Rosanbo, à Lanvellec. Le Marquis de Rosanbo avait sollicité l’armée pour que soient mis à disposition 17 hommes pour les manipulations. Cela n’a pas été du luxe, les accès au château étant trop bas pour de nombreuses œuvres, nombre d’entre elles ont dû être passées au-dessus des murailles de 2 m 50 de haut… De même, le panneau central du triptyque de Rubens a dû être sorti de sa caisse pour pouvoir entrer dans le château, la caisse mesurant 2m 95, et les portes seulement 2 m 83 !
L’opération se termine le samedi 16 vers 16 heures. Ne reste plus qu’à retourner à Argentan le dimanche prendre les 28 caisses restées en souffrance. Les œuvres peuvent alors occuper les deux salons du château que le Marquis avait libérés à cette intention.
Charles Marlière signera le livre d’or du château, exprimant au nom de la ville de Valenciennes la reconnaissance pour l’assistance apportée à la préservation des collections.

V.H.

 

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