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Amis du Musée de Valenciennes
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Amis du Musée de Valenciennes
24 mai 2017

Place Saint-Géry

[ANNIVERSAIRE]

12 mai 1851, Place Saint-Géry (actuel Square Froissart)

Envisagée à Valenciennes depuis 1834, l’idée d’un monument à Jehan Froissart se concrétise enfin le 12 mai 1851, avec le projet d’Henri Lemaire, sculpteur, et de Casimir Pétiaux, architecte. Trois journées de festivités sont organisées du 11 au 13 mai autour de la pose de la première pierre du monument. On assiste à des marches de jour et de nuit de la Société des Incas, à un concert au théâtre, dont les bénéfices sont affectés à l’érection du monument et où se produit la cantatrice Dorus-Gras, à des concours de musique et de tir et enfin à l’envol d’un ballon (auquel est suspendu un mouton !), piloté par Godard, qui jette des fleurs sur la ville avant d’atterrir du côté d’Avesnes-le-Sec.
Le 12 mai à midi, les autorités civiles et militaires se rendent de la mairie à la place Saint-Géry, au milieu d’une haie formée par la garde nationale. Là ont été installés un campanile provisoire, dans lequel résonne la cloche Jehanne de Flandre, dont on n’avait plus entendu le son depuis sa chute avec le beffroi en 1843, mais surtout une préfiguration du monument en l’honneur de Froissart, qui reste encore à construire et ne sera réellement inauguré qu’en septembre 1856. « Grâce au concours de MM. Pétiaux, architecte de la ville, Crauck, peintre d’histoire, Grandfils, professeur de l’académie de sculpture et de quelques élèves de cette académie, un monument spécimen, dont l’exécution a été dirigée par M. Henri Lemaire lui-même, s’est élevé sur la place. »
Il s’agit donc d’un monument factice, fait de bois, de carton, de toile et de plâtre, qui constitue le décor central de la place. C’est là l’explication des différences entre le monument tel que nous pouvons le voir de nos jours et tel qu’il apparaît sur un daguerréotype de Binois de l’Épine conservé au musée : les bustes figurant entre les arcades n’ont finalement pas été réalisés, tout comme le couronnement courant le long de l’hémicycle, que Charles Crauk avait peint en grisaille, tout comme les têtes de lions devant rythmer l’architecture du monument. Les bustes prévus en 1851 ont finalement été remplacés par des médaillons et la liste des personnages historiques représentés fut partiellement modifiée.
Devant le monument, quatre enfants, habillés en pages, portent sur un coussin une plaque de cuivre où sont gravés les noms des notabilités de l’époque. Cette plaque, ainsi que le procès-verbal de la cérémonie et quelques médailles et monnaies de 1851 seront placés dans une boîte de plomb scellée dans la première pierre.
À l’intérieur de l’hémicycle étaient regroupées de nombreuses personnalités, parmi lesquelles M. Jean-Claude Poinsignon identifie le futur maire Bracq-Dabencourt, et où il est tentant de reconnaître Jean-Baptiste Carpeaux dans le personnage au visage émacié placé entre les quatre jeunes pages. On sait en effet par la presse de l’époque que « les anciens pensionnaires de la ville, et tous les lauréats de l’Académie de Valenciennes » assistaient à la cérémonie. Nombre d’artistes figurent donc probablement dans cette foule…
À l’issue de la fête, Lemaire resta encore quelques jours à Valenciennes et un banquet fut organisé en son honneur le 17 mai à l’Hôtel des Princes ; on y entendit des discours d’Edouard Grar, président de la Société d’agriculture, de Léon Sensier, sous-préfet de Valenciennes, et de Jean-Baptiste Foucart. On notera à propos de Foucart, qu’il fut aussi l’auteur du texte relatant les festivités dans « L’Illustration » du 23 mai. Blanchard, dessinateur attaché à ce journal, avait fait des croquis avant et pendant la fête, et illustra l’article de Foucart par plusieurs dessins.

M.G.

Légendes des illustrations :

- Daguerréotype de Binois de l’Epine, Inv. 2016.0.1748.
(de par le principe même de la prise de vue, l’image est inversée)

Aucun texte alternatif disponible.

- Même vue, dans le bon sens

Aucun texte alternatif disponible.

- Détail de la frise peinte en grisaille par Charles Crauk, non réalisée dans le monument achevé. Crauk avait peint aussi la préfiguration des deux bas-reliefs figurant L’Escaut et la Rhonelle. Deux bustes, remplacés ensuite par des médaillons, figurent aussi sur ce détail.

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- Gravure d’après le dessin de Blanchard pour L’Illustration du 23 mai 1851.

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- Détail du daguerréotype. Les personnages notés 1 et 2 pourraient être :
1/ Jean-Baptiste Carpeaux (dont ce serait la plus ancienne photo connue)
2/ le futur maire de la ville, M. Bracq-Dabencourt.

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- Le monument dessiné par l’architecte Casimir Petiaux en 1853 (face et côté). Entre la pose de la première pierre et la réalisation finale, la frise aux lions a disparu et les médaillons sont désormais prévus.

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Source : Patrimoine numérique de la ville de Valenciennes. Manuscrit 1100 : « Voyage de LL.MM.II dans le Nord de la France. Visite faite à Valenciennes le 23 septembre 1853 »

 

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