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Amis du Musée de Valenciennes
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Amis du Musée de Valenciennes
2 décembre 2020

Automne-Hiver, par Charles-Henri MASSON

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Automne-Hiver...

L’hiver est un gredin malin.

Il attend son heure aux tréfonds de l’horizon.

L’Automne est là pour servir ses funestes desseins..

Celle-ci est une artiste de haute volée; pour nous faire gober la venue prochaine de la froide saison, elle transforme la campagne en un sublime décor de théâtre.

Elle enflamme la forêt, de braise, de flamme, d’incendie.

C’est très réussi.

Jamais le spectacle n’aura été aussi joli.….

A preuve vous-même, randonneurs de tous pays en demeurez ébahis.

Pour fignoler sa mission, la saison rousse peaufine la magnificence de l’ouvrage.

Elle réveille les senteurs de l’humus, allège la masse sombre des bois en déshabillant sommairement les arbres de leur feuillage d’été ; une ribambelle de feuilles d'or tournicotent, volettent, virevoltent avant de courir en tous sens sur le sol comme des petits écoliers, à la récré, en tablier coloré .

Attendez la suite…

Un frais matin de Décembre, l’herbe de la prairie se réveille, surprise,  transie, crispée sous l’étreinte d’une dentelle de gelée blanche.

Le signal est donné ; l’hiver sort de son antre et envahit la campagne.

Sur ordre, le vent du Nord souffle sa froidure, déplume les arbres, fige marais, ruisseaux et étangs sous sa griffe de glace ; les fleurs encore en splendeur il y a peu, se fripent, se fanent, se meurent ; les lapins s’enterrent, les oiseaux migrateurs fuient, quelques corbeaux, becs au vent, triangle noir sur terre gelée, se figent en sentinelles du désespoir.

Stoïque, le pied dans la neige, un chêne rouvre, habité d’une pie égarée, courbe la cime comme pour implorer pitié.

Danse macabre de la forêt dérangée, bousculée, glacée.

L’hiver a frappé.. Il est très satisfait.

Le temps est suspendu, les oiseaux se sont tus, le froid a envahi la campagne et un silence de neige a étreint la forêt.

Qui peut croire en ces jours misérables en une remontée de sève porteuse de vie et d’allégresse ?

Que peut encore espérer de cette morne désespérance ?
 

 

Une bergeronnette quitte prestement sa sombre branche  et traverse le chemin d’un joli vol alterné.

Le randonneur est surpris ; il s’arrête, rajuste son sac à dos,

Il sourit…

Dans le ciel,  il a rencontré la vie…  Promesse d'une lointaine embellie...

 

Charles-Henri

 


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