Deux Yeux, par Célestin CELLIER

 Insolite #6 
A la découverte de vos œuvres préférées 

 Célestin Cellier, Deux Yeux, crayon noir et encre noire sur papier vergé blanc, 18e siècle

Les nombreuses études préparatoires réalisées par le peintre valenciennois Célestin Cellier (1745-1793) et conservées au Musée des Beaux-Arts permettent d’entrer dans le cursus de formation d’un artiste , qui doit dessiner sans relâche les parties du corps jusqu’à en maîtriser les moindres détails . Mains, pieds, bras, jambes, nez : ces feuilles transmettent par leur accumulation un sentiment étrange, lorsque s’accumulent six yeux froncés sur une même page, ou qu’une bouche dénuée de visage s’ouvre sur un cri… 
L’œil contemporain peut lire, de manière anachronique, cette « inquiétante étrangeté », selon l’expression de Sigmund Freud, comme une anticipation du mouvement surréaliste. Le surréalisme s’attache en effet aux résultats du hasard et aux images nées de l’inconscient, selon cette formulée érigée en slogan, tirée des poèmes du Comte de Lautréamont : « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ». De fait, l’insistance sur les yeux  et le regard se retrouve chez plusieurs artistes surréalistes, comme le photographe Man Ray ou le peintre Francis Picabia.

Exposition Insolite : en accès libre et gratuit dans les espaces verts du Musée jusqu'au 10 janvier
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Partagé d'après 

Musée des Beaux-Arts de Valenciennes