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Amis du Musée de Valenciennes
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Amis du Musée de Valenciennes
23 mai 2017

Voyage à Berlin, organisé par Françoise ALBERGE, récit de Monique GRAVEROL et un article de Roger MESSAGER

 

Voyage à Berlin (1-6 Mai 2017)

 

        1er Mai, 2h du matin, Valenciennes. Nous ne sommes pas vraiment fatigués car l'enthousiasme l'emporte pour découvrir cette ville que beaucoup connaissent et où d'autres veulent se rendre absolument. Françoise en a eu l'idée et nous y emmène. Merci à elle!

 

        A l'aéroport de Tegel, Ines, notre guide francophone nous attend. Elle apportera beaucoup à ce voyage si particulier, si différent des autres.

 

        La ville est tentaculaire, sans centre véritable, les architectes ont donné libre cours à leur inventivité, l'eau et les espaces verts sont partout, les boulevards immenses... Vers 10h nous prenons une boisson chaude sous la coupole Sony, chef-d'oeuvre spectaculaire de Helmut Jahn, auteur de nombreux gratte-ciels aux U.S.A. Puis, nous reprenons le tour panoramique. Tous les lieux incontournables de Berlin défilent sous nos yeux : Résidence Le Corbusier, Kurfürstendam (où nous aurons notre hôtel), Philarmonie, Porte de Brandebourg, Gendarmenmarkt, Alexander Platz sans oublier, comme cela va de soi, le Reichstag coiffé de la superbe coupole en verre et acier due au Britannique Norman Foster.

 

 

 

         Le deuxième jour est entièrement consacré à l'Ile aux Musées. Nous irons d'émerveillement en émerveillement : au Bode, les retables sculptés, les icônes en ivoire, les mosaïques de Ravenne; au Pergamon, la Porte d'Ishtar, la Porte de Milet, les Arts Islamiques; à l'Ancienne Galerie Nationale, les sculptures de Schadow, les tableaux de Krüger, Friedrich, Liebermann et ... les Impressionnistes français! Et, pour ceux qui ont encore un peu de courage et n'ont pas égaré leurs tickets, le buste de Néfertiti au Nouveau Musée.

 

 

 

        Le 3 Mai, la journée s'annonce chargée en émotion : le Mur, East Side Gallery _ beaucoup de monde, beaucoup de photos _ Checkpoint Charlie , et les commentaires poignants d'Ines... L'atmosphère est plus détendue l'après-midi avec une balade dans Potsdamer Platz, chef-d'oeuvre de Renzo Piano, et l'achat de tickets pour la Philarmonie. Le concert de violon de GAO Can, accompagné au piano par Florian UHLIG est à ne pas manquer!

 

 

 

        L'atmosphère pesante nous rattrape , cependant ,  le lendemain avec la Maison de la Conférence de Wannsee. De là, le bateau nous mène à Potsdam. Même sous la pluie, la nature est très belle. Les petites îles de cette véritable mer intérieure sont idylliques. Le Pont des Espions est en vue. Potsdam n'est pas loin. Le château, le parc où, selon sa propre expression, Frédéric II repose sans souci, la tombe de ce dernier (couverte d'offrandes de pommes de terre!), celles de ses onze chiens, et surtout la fabuleuse collection de tableaux de Watteau et la superbe bibliothèque, vraiment Sans-Souci a bien mérité son nom, même s'il a plu toute la journée. Peut-être, n'avions-nous pas assez prié le Dieu Adad au Pergamon ?!

 

 

 

        Le château et le parc de Charlottenburg vont occuper très agréablement la matinée du cinquième jour. L'épouse de Frédéric I, Roi en prusse, voulait Versailles. Elle l'a eu! L'après-midi ce sera le très joli Quartier de St-Nicolas avec son église _ la première de Berlin _ la Mairie Rouge et la Fontaine de Neptune, puis ... Rosenstrasse, Hackescher Markt, Hackesche Höfe et ses cours, le cimetière juif... Encore, encore ce passé douloureux...

 

       

 

        Samedi déjà! Nous embarquons à Jannowitzbrücke pour une 'croisière' sur la Spree et les canaux. Entre les deux écluses, un rayon de soleil permet de profiter du pont. Marchés, brocantes, joggers, enfants qui font signe de la main, les volières du zoo, les lieux de pouvoir, bien des endroits parcourus et revus depuis le fleuve. Nous avons des repères. Nous sommes un peu Berlinois!

 

         Mais, c'est bientôt fini, il faudra récupérer les bagages et rejoindre l'aéroport et se quitter.

 

 

 

         Ce fut un voyage très différent des autres, où alternaient les souvenirs du Siècle des Lumières et les heures sombres du nazisme et auquel Ines a apporté ce qui n'a pas de prix : l'émotion, le vécu, l'humain. Nous n'oublierons pas, nous ne l'oublierons pas!

 

Monique GRAVEROL

 

                                              


 

 

Les photos du voyage sont dans la colonne de gauche s.v. Berlin.

 

        


 

 

NAPOLÉON A POTSDAM ET BERLIN EN 1806

 

         Après la victoire d'Iéna le 14 octobre 1806, Napoléon marche sur Berlin. Il se rend à cette occasion au château de Sans-Souci que le Grand Frédéric s'est fait construire à Potsdam.

         Arrivé là le 25 octobre, Napoléon y trouve l'épée, la ceinture et le Grand Cordon de l'Aigle Noir portés par Frédéric II. Il s'en saisit et s'exclame : « J'aime mieux cela que vingt millions ! ».

Puis il annonce que ces reliques seront envoyées aux Invalides où on les gardera : « comme témoignage des victoires de la Grande Armée et de la vengeance qu'elle a tirée des désastres de Rossbach. » (Cette douloureuse défaite subie contre la Prusse durant la Guerre de Sept Ans en 1757.)

Effectivement la remise de l'épée de Frédéric le Grand aura lieu le 17 mai 1807 lors d'une cérémonie solennelle en présence de deux invalides centenaires (nés sous Louis XIV et ayant participé à la Guerre de Sept Ans.)

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(photo de l'épée)

 

         Le lendemain, soit le 26 octobre, l'Empereur, en compagnie de Murat, Duroc, Berthier et Ségur se rend devant le Tombeau du Grand Frédéric, s'y recueille durant une dizaine de minutes et devant ses Maréchaux qu'il fait se découvrir prononce ses mots : « S'il était encore vivant, nous ne serions pas là aujourd'hui. »

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(photo:d'après le tableau de Marie-Nicolas PONCE-CAMUS-1778-1839 au Musée de Versailles:Napoléon au tombeau du Grand Frédéric à Potsdam le 26 octobre 1806)

 

         Le 27 octobre 1806 à 15 heures, Napoléon fait une entrée solennelle à Berlin par la porte de Brandebourg.

L'Empereur, acclamé par les habitants, est entouré de ses officiers et des Chasseurs à Cheval de sa Garde. Monté sur un cheval blanc, l'empereur attire tous les regards.

Dans ses cahiers, le Capitaine COIGNET raconte ainsi cette cérémonie :

« Nous fîmes notre entrée dans cette ville par la Porte de Brandebourg et la magnifique rue Sous- les-Tilleuls. L'empereur s'y présenta à la tête de vingt mille grenadiers. L'armée était en grande tenue, aussi brillante qu'aux Tuileries, et lui, dans son modeste costume, avec son petit chapeau et sa cocarde d'un sol ! Quel spectacle pour ceux qui purent y assister ! La population de Berlin était toute aux croisées ; et son admiration ne saurait se comparer qu'à celle des Parisiens, lors de notre retour d'Austerlitz. C'était magnifique de voir un si beau peuple se porter en foule sur notre passage. On aurait dit des libérateurs tant le peuple nous suivait »

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(photo : Entrée de Napoléon à Berlin 27 octobre 1806 par Charles MEYNIER (1763-1832) au Musée de Versailles.)

          Pour représenter cette scène, l'auteur s'est appuyé sur le texte du 21ème bulletin de la Grande Armée rédigé à Berlin même le 28 octobre et dans lequel on trouve ce commentaire : « un sentiment indéfinissable, mélange de     douleur, d'admiration, de curiosité, agitait la foule qui se pressait sur son passage. »

Dans son récit, la Capitaine Coignet poursuit : A Berlin « nous fûmes logés chez les habitants et nourris à leurs frais. On leur avait imposé l'obligation de nous donner à chacun une bouteille de vin par jour. C'était une terrible chose car le vin, dans ce pays, coûtait alors trois francs la bouteille. Ne pouvant s'en procurer, ils nous donnèrent de la bière en cruchon. Nous n'étions pas très satisfaits du changement, mais nos officiers nous prièrent de ne pas réclamer et de ne pas contrarier nos hôtes, d'autant que la bière était excellente et que le vin eût été très mauvais.

La paix et la bonne harmonie régnaient partout. On s'était arrangé pour gêner le moins possible les habitants. »

 

Roger MESSAGER

 

SOURCES : Isabelle Mayer-Michalon : histoire par l'image

                   Jean Tulard: Napoléon par la peinture

                   Les cahiers du Capitaine Coignet

 

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